Dans le cadre de la démarche développement durable de mon labo, j'avais commencé il y a 10 ans (2010) à regarder comment réduire l'empreinte carbone de mes activités de bureau. Quelques réflexions éparses suivent, mais je vous recommande de regarder mon post tout récent sur la mesure de votre empreinte carbone personnelle, et les conseils pour se retrouver dans la jungle des calculateurs en ligne ou applis qui fleurissent. Dans le détail, pour revenir à mon bureau:

  1. je m'éclaire avec une lampe de bureau basse consommation d'une puissance de 13W, ce qui m'évite d'allumer mon plafonnier de 4 néons@60 W de puissance chacun, soit une économie de (240 - 13) W x 2 h/jour en moyenne (à la louche !) x 3 j /semaine de présence au labo x 44 semaines travaillées / an = 60 kWh d'économisées. En CO2 cela donne une économie de 60 x 0,09 kg CO2/kWh électrique en France (source: AIE) = 5,4 kg CO2. Plutôt faible... notamment rapporté aux 4 t CO2/an émises par un agent de la fonction publique en moyenne en France. Ceci dit, en prenant le mix Européen (0,46 kg CO2/kWh), l'économie serait de 28 kg CO2.
  2. j'ai coupé le chauffage, les fuites des pièces adjacentes suffisent à maintenir une température correcte (18 C ou plus). Au plus fort de la vague de froid de début Décembre 2010 (- 5 C dehors la nuit) j'avais encore 16 C de température le matin. Ensuite cela monte assez vite car j'ai 3 fenêtres orientées Sud/Sud-Ouest et le bureau jouit d'un effet de serre notable, même en hiver (l'été ça devient un peu trop chaud d'ailleurs, même en fermant les stores). Economies ? A voir en regardant les chiffres du bilan carbone de l'ADEME, mais le chauffage pour un bureau d'environ 15 m2 doit représenter une économie annuelle de 248 kWh/m2 x 15 m2 soit 3720 kWh de fioul, ou encore 3720 x 90 g CO2/kWh = 335 kg CO2 (là on commence à voir quelque chose !)
  3. Reste le poste incontournable: le fonctionnement du poste informatique (à présent on parle aussi et surtout des émissions du Net qui est derrière...). La puissance nécessaire est de l'ordre de 200 W (100 W pour le portable, 100 W pour l'écran plat), pour environ 7h/jour soit 1,4 kWh par jour ou 320 kWh/an (228 jours travaillés). Avec le contenu CO2 du mix électrique français on arrive à 29 kg CO2/an, ce qui n'est pas excessif. On pourrait vouloir remplacer cela par du 100% renouvelable, mais il n'est pas sûr qu'on fasse une bonne affaire avec les coûts d'amortissement du matériel (y compris en CO2).

D'après le JRC d'Ispra (logiciel PVGis), avec un panneau solaire photovoltaïque de 1 m2, on peut récupérer 1 kWh/j en hiver et 3 kWh/j en été - donc il faudrait compter environ 1,2 m2 pour que cela passe (avec 20% de marge). Coûts d'équipement:

  • 2 panneaux (Si cristallin) de 0,66 m2 / 100 W chacun = 758 € (site Future-ETech).
  • 1 régulateur de charge: ~ 35 €
  • 1 batterie 12V - 60A ~ 200 €
  • 1 convertisseur 12 V - 500 W: 70 €

Soit un total de 1063 € pour générer 130 kWh - même amorti sur 25 ans le coût est de 0,23 €/kWh, pas donné... mieux vaut réfléchir à une solution collective au niveau du labo (pour utiliser toute la puissance générée par le panneau).

  1. Ensuite les conseils classiques s'appliquent: limiter les impressions, utiliser le sèche main électrique (30 kg CO2 économisées/an/personne par rapport aux serviettes en papier), utiliser le vélo de service ou les transports en commun pour les déplacements plutôt que les voitures de service, etc...

Le télé-travail va sûrement arranger les choses, même avec l'empreinte des solutions alternatives digitales... En 2020 par exemple j'ai dû renoncer à une dizaine de déplacements en France et en Europe, qui auraient émis au bas mot 2 ou 3 tonnes de CO2.